Les tentatives du Ghana pour restructurer sa dette obligataire internationale de 13 milliards de dollars ont subi un revers, les négociations avec deux groupes de détenteurs d’obligations n’ayant pas abouti à un accord viable, a annoncé lundi le gouvernement, selon Reuters.
Les négociations ont été interrompues après que le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que l’accord proposé n’était pas conforme à ses critères de viabilité de la dette, selon un communiqué du gouvernement.
Le bureau du ministre des Finances Mohammed Amin Adam a déclaré que même si un « accord provisoire » avait été conclu avec les détenteurs d’obligations, des ajustements étaient nécessaires pour atteindre les objectifs du FMI.
Des discussions formelles avec deux groupes de détenteurs d’obligations, comprenant des gestionnaires d’actifs occidentaux, des fonds spéculatifs et des banques régionales africaines, ont commencé le 16 mars mais se sont heurtées à une résistance, en particulier de la part du groupe régional.
Le Ghana a fait défaut sur une partie importante de sa dette extérieure de 30 milliards de dollars en décembre 2022, plongeant ainsi dans une crise économique. Malgré une modeste reprise, attestée par une croissance de 2,9 % en 2023, le pays a du mal à répondre aux exigences du FMI en matière de restructuration de la dette.
L’accord proposé avec les obligataires a fait l’objet de critiques, entraînant une baisse de la valeur des obligations libellées en dollars lundi. Les détenteurs d’obligations régionales restent optimistes quant à la conclusion d’un accord d’ici la fin de l’année, citant les performances économiques meilleures que prévu du Ghana.
Les efforts de restructuration de la dette du Ghana sont cruciaux, en particulier avec l’approbation par le FMI d’un programme de prêt de 3 milliards de dollars sur trois ans en mai 2023, conditionné à la mise en œuvre de réformes et à la réalisation d’une restructuration durable de la dette.
L’évaluation par le FMI de l’accord proposé avec les obligataires, basée sur la première revue du programme de prêt, l’a jugé incompatible avec les paramètres du programme. Cependant, le FMI continue de soutenir les négociations de restructuration en cours.
Le Ghana, ainsi que la Zambie et l’Éthiopie, subissent une restructuration de leur dette dans le cadre du cadre commun du G20, établi pendant la pandémie de COVID-19 pour accélérer la révision de la dette. La lenteur des progrès dans ces négociations entrave la reprise économique et l’accès aux ressources internationales vitales.
Le Ghana vise à réduire de 10,5 milliards de dollars les remboursements de la dette extérieure et les coûts d’intérêts entre 2023 et 2026. Même si un accord de principe a été conclu en janvier pour restructurer 5,4 milliards de dollars de prêts avec les créanciers officiels, un accord comparable avec les détenteurs d’obligations reste insaisissable.
L’accord proposé avec les obligataires prévoyait des options à prix réduit et des échéances prolongées, mais des désaccords persistent, notamment concernant les mesures de performance économique qui pourraient influencer les paiements.
Les négociations devraient se poursuivre, le Ghana et les détenteurs d’obligations recherchant une solution mutuellement avantageuse dans un contexte d’incertitudes économiques.