Nairobi, Kenya – L’activité du secteur privé au Kenya a connu un déclin significatif en juin, en raison des impacts économiques des protestations généralisées contre une loi de finances controversée, selon une enquête auprès des entreprises publiée mercredi.
L’indice des directeurs d’achat (PMI) de la Stanbic Bank Kenya est tombé à 47,2 en juin contre 51,8 en mai, avec des valeurs inférieures à 50,0 indiquant une contraction de l’activité commerciale.
La Stanbic Bank Kenya a attribué le ralentissement aux « conditions économiques difficiles provoquées par la crise du coût de la vie, ainsi qu’aux protestations autour du projet de loi de finances du pays, qui ont nui aux volumes de ventes ». L’enquête a souligné que même si l’activité globale du secteur privé a diminué, le secteur manufacturier a connu une augmentation des nouvelles commandes, ce qui en fait le seul secteur à afficher une croissance en juin.
Le déclin de l’activité fait suite à la récente décision du président William Ruto de retirer la loi de finances contestée, qui proposait des augmentations d’impôts et avait déclenché de violentes manifestations qui ont fait au moins 24 morts dans des affrontements entre manifestants et policiers.
Malgré le retrait du projet de loi de finances, les militants kenyans ont continué d’appeler à des manifestations publiques. Ils exhortent le gouvernement à s’attaquer de manière plus agressive aux problèmes de gaspillage et de corruption.
« En juin, la dynamique de l’activité du secteur privé a décliné, reflétant plusieurs préoccupations, en tête de liste étant l’augmentation des impôts proposée via le projet de loi de finances 2024, et les protestations généralisées en réponse », a commenté Christopher Legilisho, économiste à la Stanbic Bank.
Le rapport souligne les défis auxquels est confrontée l’économie du Kenya, alors que les entreprises sont aux prises avec la double pression d’une crise du coût de la vie et de l’instabilité politique. La situation reste fluide, avec la possibilité de nouvelles protestations et de perturbations économiques dans les mois à venir.