Malgré les efforts de la banque centrale américaine pour combattre l’inflation aux États-Unis, les ventes au détail demeurent stables.
En juillet, les dépenses des consommateurs américains sont restées stables grâce à la baisse des prix de l’essence, ce qui leur a permis d’acheter d’autres produits. Ce facteur aura une incidence lorsqu’il sera temps pour la banque centrale de resserrer sa politique monétaire en septembre. Selon les données publiées mercredi par le département du Commerce, le total des dépenses des ménages américains dans les magasins, les stations-service, les bars et les restaurants s’est élevé à 682,8 milliards de dollars, comme en juin.
Les analystes avaient prévu une timide augmentation de +0,1%, mais les ventes au détail ont finalement augmenté de 0,7%. Kathy Bostjancic, économiste chez Oxford Economics, remarque que la base des ventes au détail reste solide. Ian Shepherdson de Pantheon Macroeconomics ajoute que les gens ont apparemment utilisé une partie de leurs économies grâce à la baisse des prix de l’essence pour dépenser davantage sur d’autres articles. Ces chiffres prennent en compte le montant total des dépenses, mais ne sont pas ajustés de l’inflation, ce qui signifie que pour le même montant dépensé, les ménages ont acquis moins.
En juillet, l’inflation a été ralentie à 8,5% sur une année et même à zéro sur un mois. Cependant, elle reste très élevée, se rapprochant des 9,1% atteints en juin, ce qui constitue un record depuis plus de 40 ans. Les services ont été délaissés depuis le début de la pandémie au profit des biens, mais avec une situation sanitaire qui s’améliore, ils vont devenir un moteur de croissance de la consommation. Les consommateurs recommencent à dépenser pour les services qui leur plaisaient avant la pandémie, tels que les restaurants et les voyages, selon les prévisions de Kathy Bostjancic. Face à cette inflation, les consommateurs changent leurs habitudes.
La Fed reste en embuscade
La banque centrale américaine surveille de près les ventes au détail, qui sont un indicateur, afin de lutter contre l’inflation. Elle relève ses taux d’intérêt pour rendre plus coûteux le crédit pour les particuliers et les professionnels en vue de ralentir la consommation, et donc diminuer la pression sur les prix. La prochaine réunion de la banque aura lieu les 20 et 21 septembre, où elle devrait augmenter à nouveau ses taux, étant donné les chiffres de consommation récentes qui plaident en faveur de cette hausse, selon Kathy Bostjancic.
Les minutes de la dernière réunion de la Fed, tenue les 26 et 27 juillet, ont été divulguées mercredi et ont révélé que les responsables de la banque centrale ont l’intention de continuer à augmenter les taux, même s’ils prévoient de ralentir le rythme «à un moment donné». Ils ont également évoqué la «possibilité que (la Fed) durcisse sa politique plus que nécessaire» et ont souligné que réduire l’inflation «prendra certainement du temps», selon ces «minutes».
La Fed cherche à maintenir l’inflation autour de 2%, un niveau considéré comme bénéfique pour l’économie. Cependant, elle tient compte surtout de l’indice PCE pour mesurer l’inflation, dont les chiffres pour juillet ne sont pas encore disponibles. Par ailleurs, le marché du travail demeure très actif et le taux de chômage est revenu à 3,5% en juillet, similaire à son niveau le plus bas de février 2020 en 50 ans. Le nombre total d’emplois dans le pays retrouve également son niveau d’avant la pandémie.