Le gel des tarifs de l’électricité touchera les industries les plus consommatrices d’énergie qui subissent une hausse des coûts, en offrant une aide financière pour leur dépenses, comme indiqué dans un projet dévoilé vendredi mais qui ne fait pas l’unanimité.
Le ministère de l’Économie et du Climat a publié un document de travail indiquant que le bouclier tarifaire allemand doit empêcher une hausse de près de 6 centimes par kWh pour environ 80% de l’électricité utilisée par les entreprises internationales les plus énergivores.
Le but de ce dispositif est de protéger la compétitivité de secteurs cruciaux pour l’économie européenne, tels que la chimie, le papier, le verre et l’acier, qui sont menacés par la délocalisation en raison de la hausse des prix de l’énergie, selon le ministère. Le ministre écologiste de l’Économie, Robert Habeck, a justifié devant la presse que les prix de l’électricité baissent, mais qu’ils resteront deux ou trois fois supérieurs à leur niveau d’avant la guerre en Ukraine dans les prochaines années.
En raison de la guerre en Ukraine, l’Allemagne subit une augmentation des prix de l’énergie, qui a un impact important sur son modèle économique, étant donné que celui-ci dépendait en partie des livraisons de gaz russe bon marché, qui ont été interrompues suite au conflit.
L’année dernière, le gouvernement d’Olaf Scholz a instauré un bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie pour les particuliers et les entreprises, qui devrait être en vigueur jusqu’à mi-2024. Ce dispositif énergétique de 200 milliards d’euros a suscité des critiques de la part de partenaires européens qui dénoncent une concurrence déloyale.
Monsieur Habeck a soutenu que le nouvel appareil doit fournir aux secteurs industriels les plus vulnérables une période de stabilité alors que la transition énergétique exige d’eux d’importants investissements pour décarboner leurs activités.
Un projet qui a déjà été critiqué au sein du gouvernement.
Le ministre des Finances, Christian Lindner, qui est membre du Parti libéral, a exprimé son opposition cette semaine à l’idée, qu’il a qualifiée de « non-intelligente », et a exprimé sa préoccupation quant aux « subventions très coûteuses ». De son côté, le chancelier social-démocrate Olaf Scholz a déclaré que « l’économie ne devrait pas reposer durablement sur les subventions ».
Selon les estimations du ministère de l’Économie, tout le dispositif devrait coûter entre 25 et 30 milliards d’euros, et il est proposé de puiser dans le fonds de 200 milliards d’euros débloqué l’année dernière.
Le bouclier tarifaire actuel maintient les prix de l’électricité pour les entreprises à 13 centimes, ce qui est deux fois plus élevé que le plan proposé par le ministère.
L’agence de statistique Destatis a rapporté qu’en moyenne, au deuxième semestre 2022, le coût de l’électricité pour les clients non-résidentiels s’élevait à 18 centimes par kWh hors taxes, soit plus que les moins de 10 centimes enregistrés avant 2021.