En réponse au mécontentement exprimé par ASML face à la position plus stricte des Pays-Bas en matière de migration, le gouvernement néerlandais lance une initiative globale pour persuader le géant des semi-conducteurs de rester. Baptisée « Opération Beethoven », cette initiative interministérielle vise à garantir la continuité des investissements et de la présence d’ASML dans le pays.
ASML, la plus grande entreprise des Pays-Bas et l’une des principales entités européennes, s’appuie fortement sur des talents internationaux, qui constituent environ 40 % de ses 23 000 employés aux Pays-Bas. Des inquiétudes ont été exprimées quant aux conséquences potentielles de politiques migratoires plus strictes sur la capacité de l’entreprise à recruter le personnel qualifié dont elle a besoin.
Le PDG Peter Wennick a mis en garde contre les effets néfastes des lois strictes en matière de migration sur les perspectives de croissance de l’entreprise, soulignant la nécessité de disposer d’individus qualifiés pour l’innovation. Si elle est confrontée à des difficultés de recrutement local, ASML pourrait explorer d’autres emplacements tels que l’Europe de l’Est, l’Asie ou les États-Unis pour soutenir son expansion.
Alors qu’ASML s’approvisionne principalement en composants à l’échelle mondiale, ses opérations de fabrication sont ancrées à Veldhoven, dans le sud des Pays-Bas. Cependant, alors que la France est considérée comme un site de relocalisation potentiel, la position de l’entreprise souligne l’impact potentiel des lois néerlandaises anti-migrants sur ses décisions futures.
Les modifications attendues des lois néerlandaises sur l’immigration pourraient réduire les incitations fiscales pour les travailleurs étrangers qualifiés et imposer des limites à l’inscription des étudiants internationaux dans les universités néerlandaises. D’autres ajustements pourraient s’ensuivre, en particulier si le Parti anti-islam pour la liberté (PVV) gagne suffisamment de terrain au Parlement, dirigé par Geert Wilders, en plaidant pour des politiques telles que l’interdiction des symboles islamiques dans l’espace public.
Malgré les inquiétudes d’ASML concernant les politiques migratoires, le gouvernement néerlandais suggère que les ambitions de croissance de l’entreprise pourraient également motiver sa volonté de délocaliser. Une expansion rapide pourrait mettre à rude épreuve les infrastructures du pays, provoquant des discussions intensives pour explorer des solutions potentielles et garantir un environnement propice à la croissance.
La trajectoire de croissance d’ASML est en outre alimentée par l’augmentation de la demande mondiale de semi-conducteurs, ce qui a incité les États-Unis et l’Union européenne à déployer des efforts pour renforcer la production nationale de semi-conducteurs. Ces efforts visent à réduire la dépendance à l’égard de la Chine, leader actuel dans la fabrication de semi-conducteurs.