La banque centrale du Nigeria, sous la direction du gouverneur Olayemi Cardoso, a annoncé une augmentation significative de son taux de politique monétaire de 200 points de base, le faisant passer de 22,75 % à 24,75 %. Cette décision, révélée mardi, marque le deuxième ajustement depuis que Cardoso a pris ses fonctions en septembre. Le Comité de politique monétaire, présidé par Cardoso, a pris cette décision à la suite de sa réunion de février, au cours de laquelle il a procédé à la plus forte hausse des taux depuis environ 17 ans, augmentant les taux de 4 points de pourcentage.
L’objectif de ces mesures est de freiner l’inflation, qui a grimpé à plus de 30 % par an, atteignant son plus haut niveau depuis près de trois décennies. Cette pression inflationniste a fait peser un lourd fardeau sur des millions de Nigérians, affectant leur capacité à subvenir aux besoins de première nécessité.
Cardoso a souligné lors d’une conférence de presse que les membres du MPC étaient unanimes dans leur décision de maintenir le cycle de resserrement comme moyen de freiner l’inflation. La flambée des prix a été attribuée aux réformes initiées par le président Bola Tinubu au cours de sa première année de mandat, notamment la suppression d’une subvention coûteuse sur le carburant et la dévaluation de la monnaie nationale, le naira, à deux reprises.
Le président Tinubu a défendu ces réformes comme étant essentielles pour stimuler la croissance économique et attirer les investissements, malgré les réactions négatives du public et, dans certains cas, le désespoir des citoyens.