Dans le but d’alléger la pression financière sur la junte militaire du Niger, la Chine a conclu un accord révolutionnaire de 400 millions de dollars avec ce pays d’Afrique de l’Ouest, destiné à remodeler son paysage économique. L’accord, révélé par la Radio Télévision du Niger le 13 avril, prévoit que China National Petroleum Corp. (CNPC) fournira une avance pour les achats de brut provenant du champ nigérien d’Agadem.
La junte, aux prises avec une dette colossale de 600 millions de dollars accumulée depuis qu’elle a pris le pouvoir lors d’un coup d’État militaire l’année dernière, considère cet accord comme une bouée de sauvetage. Ibrahim Hamidou, porte-parole du Premier ministre Ali Lamine Zeine, a confirmé que le produit de l’accord sera consacré au règlement des dettes existantes, notamment pour alléger les arriérés sur la dette intérieure du Niger.
L’accord répond non seulement aux besoins financiers immédiats de la junte, mais promet également de soutenir des secteurs clés cruciaux pour la stabilité du pays. Une partie des fonds est réservée à des domaines vitaux tels que la sécurité, la santé et l’éducation. Cependant, il est assorti d’un taux d’intérêt de 7 %, dont le remboursement devrait provenir des futures recettes pétrolières.
L’entrée imminente du Niger sur le marché pétrolier mondial devrait commencer en mai, avec les exportations du champ d’Agadem via un pipeline reliant le port de Cotonou au Bénin voisin. Cet effort est sur le point d’injecter des revenus indispensables dans l’économie du Niger. Il est cependant crucial de noter que la CNPC revendiquera une part importante des bénéfices, ce qui soulève des questions sur la souveraineté économique à long terme du Niger.
Avec une capacité de raffinage d’environ 20 000 barils par jour, le Niger approvisionne principalement son marché national de carburant. Cependant, cet accord signifie une transition vers l’exploitation de ses ressources pétrolières pour la croissance économique et le développement.
Alors que le Niger traverse cette étape charnière de sa trajectoire économique, les implications de cet accord s’étendent bien au-delà de ses frontières, soulevant des questions pertinentes sur la dynamique de la politique énergétique mondiale et l’influence de la Chine dans les pays africains riches en ressources.