Le Trésor national du Kenya va mettre en œuvre d’importantes réductions de dépenses et augmenter les emprunts pour remédier à un déficit budgétaire imminent après avoir abandonné les hausses d’impôts controversées. Initialement, le gouvernement prévoyait d’introduire de nouveaux impôts afin de récolter 346 milliards de shillings (2,7 milliards de dollars) pour l’année fiscale commençant le 1er juillet. Cependant, à la suite de manifestations qui ont fait au moins 41 morts, ce projet a été abandonné.
En réponse, le président William Ruto a annoncé une réduction des dépenses de 177 milliards de shillings, les 169 milliards de shillings restants devant être financés par l’emprunt. Cette stratégie vise à équilibrer le besoin de services gouvernementaux essentiels avec les risques d’augmentation du déficit budgétaire. « Réduire la totalité du montant selon notre évaluation affecterait de manière significative et radicale la fourniture de services gouvernementaux essentiels, tandis qu’emprunter la totalité du montant entraînerait un déficit budgétaire d’une marge qui aurait des répercussions importantes sur de nombreux secteurs, y compris notre taux de change et nos intérêts. tarifs », a déclaré Ruto.
Le manque à gagner des recettes devrait porter le déficit budgétaire pour 2024-25 à 4,6 % du PIB, contre 3,3 % selon l’estimation précédente. La dette publique s’élève actuellement à environ 10 000 milliards de shillings (78 milliards de dollars), soit environ 70 % du PIB du Kenya. Malgré les plans d’emprunt, Ruto a assuré que des services essentiels seraient financés, notamment l’embauche d’enseignants du secondaire et de stagiaires en médecine, et le soutien à des programmes agricoles tels que la stabilisation du lait et les subventions aux engrais.
D’autres mesures d’économies comprennent la consolidation de 47 organisations gérées par l’État, la suppression des bureaux de la première dame et de l’épouse du vice-président, ainsi qu’une réduction significative du nombre de conseillers gouvernementaux et des déplacements non essentiels des fonctionnaires de l’État. Ces ajustements budgétaires font partie d’un effort plus large visant à stabiliser l’économie du Kenya dans un contexte de mécontentement public croissant et de pression économique.