L’Italie peut recourir à une offre publique, à une procédure accélérée de constitution d’un livre d’ordres ou à une opération de bloc pour vendre près de 30 % du service postal Poste Italiane (PST.MI), ouvre un nouvel onglet, a montré vendredi un décret gouvernemental.
Cette vente s’inscrit dans le cadre des plans de Rome visant à lever environ 20 milliards d’euros (21,6 milliards de dollars) grâce à la vente d’actifs entre 2024 et 2026 afin de réduire le quatrième endettement mondial par rapport à la production intérieure.
Poste a augmenté jeudi ses versements de dividendes plus que prévu et a indiqué qu’elle pourrait encore augmenter ses versements lorsqu’elle présentera sa stratégie le 20 mars.
Le décret, adopté le 25 janvier mais présenté au Parlement italien vendredi seulement, confirme que le Trésor vendrait tout ou partie de sa participation directe de 29,3% dans Poste, tout en conservant le contrôle à travers 35% supplémentaires détenus par le prêteur d’État Cassa Depositi e Prestiti ( CDP).
La vente peut avoir lieu en une ou « plusieurs étapes », voire selon une combinaison des modalités énumérées dans le décret.
Présentant les critères d’une offre publique, le décret indique qu’il pourrait envisager des incitations pour les investisseurs particuliers, y compris les salariés de la Poste, afin de maintenir une large base d’actionnariat.
L’Italie a levé 3,1 milliards d’euros en 2015 en vendant 35 % de Poste lors d’une introduction en bourse qui valorisait le groupe à 8,8 milliards d’euros.
Rome a envisagé une nouvelle vente de participations en 2016 sous le gouvernement de centre-gauche du Premier ministre Matteo Renzi, mais a décidé de ne pas le faire, craignant qu’une plus grande participation privée dans le groupe n’exerce une pression sur Poste pour qu’elle améliore sa rentabilité.
Avec ses 12.893 bureaux répartis dans tout le pays, la Poste est souvent le principal fournisseur de services financiers dans la moins peuplée des 7.896 villes italiennes, notamment pour les retraités qui ont plus de difficultés à se déplacer.
La Poste investit pour rénover des milliers de ses points de vente et offrir une large gamme de services publics à ses clients les moins avertis en numérique qui auraient du mal à y accéder en ligne.
Dans le cadre de ce projet, le groupe a annoncé vendredi le lancement d’un service expérimental pour traiter les demandes de passeports, alors que l’Italie lutte contre les goulots d’étranglement post-pandémiques qui ont incité les lobbies touristiques à se plaindre que les retards dans la délivrance des passeports leur coûtent des millions d’euros en perte de revenus.
La Poste vaut actuellement environ 14 milliards d’euros et la vente des parts pourrait rapporter plus de 4 milliards.
Les cessions sont de nouveau à l’ordre du jour en Italie alors que la période de politique budgétaire expansionniste déclenchée par la pandémie de COVID-19 prendra fin l’année prochaine, avec l’entrée en vigueur de règles budgétaires plus strictes de l’Union européenne dans le cadre de la réforme de son pacte de stabilité et de croissance.