TotalEnergies SE envisage de se retirer de ses découvertes de gaz à condensats au large de la côte sud de l’Afrique du Sud pour privilégier l’exploration plus proche de la Namibie. Ce changement stratégique intervient après que le géant français de l’énergie a dépensé plus de 400 millions de dollars pour forer au large des côtes sud-africaines, découvrant environ 1 milliard de barils équivalents d’hydrocarbures liquides légers sur le champ de Brulpadda en 2019 et obtenant de nouveaux succès au puits Luiperd en 2020. Après ces découvertes importantes, les projets n’ont pas progressé vers le développement.
Des sources proches du dossier ont révélé que TotalEnergies envisageait de renoncer à la licence du bloc 11B/12B en raison de doutes sur la viabilité commerciale de ces découvertes complexes en eaux profondes. La petite taille du marché gazier sud-africain et les incertitudes législatives persistantes ont également influencé cette décision. La société va désormais se concentrer sur le bassin d’Orange, situé plus au nord le long de la côte atlantique, à proximité de découvertes pétrolières prometteuses dans les eaux namibiennes.
L’abandon de ces découvertes constitue un revers pour l’Afrique du Sud, qui manque de sources nationales de pétrole et de gaz. La production potentielle de ces champs faisait partie des plans du pays visant à réduire sa dépendance au charbon et à fournir des matières premières pour l’usine de transformation de gaz en liquides de PetroSA à Mossel Bay.
Africa Energy Corp., détenant 20% des parts des découvertes, a annoncé qu’elle se retirerait de l’accord d’exploitation commune suite à la décision de TotalEnergies. Les retards législatifs et l’opposition environnementale accrue ont entravé le développement en temps opportun des projets pétroliers et gaziers sud-africains.
Le pivot stratégique de TotalEnergies s’aligne sur son récent investissement aux côtés de QatarEnergy dans une licence d’exploration du bassin d’Orange, renforçant le statut du bassin en tant que hotspot mondial d’exploration suite aux nouvelles découvertes de TotalEnergies, Shell et Galp.
TotalEnergies n’a pas encore formellement déposé de demande de retrait auprès de l’Agence sud-africaine du pétrole. Un porte-parole de l’entreprise a refusé de commenter cette affaire.